Eglise

Eglise Saint-Pierre-ès-Liens

La paroisse de Louisfert doit tout probablement son origine à la fondation d’un prieuré bénédictin appelé Saint-Pierre de Loyfert. Il était situé semble-t-il aux alentours de Beauregard près de la Cône et dépendait de l’abbaye Saint-Florent de Saumur dans le Maine-et-Loire d’où nous proviennent des cartulaires très concluants sur l’étymologie du pays.

La paroisse de Louisfert devint indépendante vers 1350. Elle s’étendit sur celle de Saint-Aubin et sur celle de Moisdon, au-delà de la Cône. Il aurait existé au même endroit deux, peut-être trois églises prieurales et paroissiales à la fois, avant celle achevée en 1668. Le 23 mai de la même année, Messire Jean Aubin, de son vivant recteur de cette paroisse, a été enterré dans l’église, dans l’enfeu de ses prédécesseurs d’où ont été déterrés des ossements qui provenaient de l’ancien cimetière.

Cette église de 1668 a renfermé quelques objets de valeur :
– Une cloche en fonte de fer du XVIIème siècle qui servait autrefois à recevoir les offrandes de blé. Elle est classée comme objet d’art depuis le 22 octobre 1909. Elle provient de la chapelle disparue de Saint-Michel de la Riftière.
– Une statue de Saint-François-d’Assise du XVIIème siècle, classée objet d’art depuis le 28 juin 1962, provenant du monastère détruit de Saint-Martin de Teillay. Elle fut longtemps dans l’ancienne église de Châteaubriant. L’abbé Cotteux l’avait obtenue, ainsi qu’une autre de Saint-Nicolas en échange d’une corde de bois.
– Un tableau représentant Saint-Michel terrassant le dragon, copie de celui de Raphaël exposé au musée du Louvre.

En mars 1905, un chemin de croix a été mis en place.

Le 5 mars 1906, après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, a lieu l’inventaire des biens de l’église.

Au début du XXème siècle, sans doute par manque d’entretien faute d’argent, l’église finit par tomber en décrépitude. Le 28 février 1905, à la suite d’une violente tempête, Augustin Boulay dut esclader le clocher pour déposer la croix et le coq qui menaçaient de tomber. Les murs sont lézardés, le carrelage se trouve en très mauvais état. La voûte de bois est toute disjointe et le toit est irréparable, il laisse passer la pluie. Les paroissiens ne sont plus en sécurité. La décision est prise de construire un nouvel édifice.

Les travaux de démolition commencent fin février 1913. Une église provisoire est alors installée dans la salle à manger du presbytère. L’argent économisé pour la construction a été confisqué par l’état. Le maire, Paul Ginoux-Defermon alerte le ministre qui était Mr Briant. Après de multiples transactions, l’argent est en partie restitué. Les travaux peuvent enfin commencer le 3 mai 1913 sous la responsabilité de René Ménard, architecte, et de Jean Diais, entrepreneur à Châteaubriant. La nouvelle église est construite sur l’emplacement de l’ancienne. Elle a les mêmes dimensions et présente la même disposition, sous forme d’une croix latine simple.

En 1914, la guerre éclate et arrête en partie les travaux, mais la ténacité des habitants a raison des difficultés et le 21 juin 1916, l’abbé Lebec présente la nouvelle église à Monseigneur Le Fer de la Motte, évêque de Nantes.

Certains éléments en bon état furent récupérés et replacés dans la nouvelle église, du fait de sa construction identique à la précédente. Par contre, par la suite ils furent remplacés à la mesure du temps et des moyens :
– A la mission de 1926 qui eut lieu sous la neige, la tempête et le verglas, on remplace la vieille chaire en bois par une nouvelle en pierre blanche.
– En 1943, on fit des petits aménagements dans le choeur, au milieu duquel prend place une lampe suspendue en bronze. Sur les côtés, une banquette sur une estrade et une crédence en bois sculpté, oeuvres des ouvriers de l’atelier Bouchet d’Issé, remplacent la console et les deux stalles.
– Fin 1950, la très vieille cloche classée prend sa place dans le clocher de cette église. Elle avait été entreposée dans le grenier de la mairie en 1913 après la démolition de l’ancienne église.
– L’année 1952 voit un nouvel autel en pierre de granit provenant de Saint-Jean-la-Poterie, près de Redon, remplacer l’ancien autel en bois réalisé jadis pour l’église de Derval qui le céda à Louisfert.
– Un nouveau chemin de croix remplace le précédent en 1954.
– Les deux vieux autels en bois vétustes sont également remplacés au début de l’année 1967 par des éléments en granit.
– En 1972, on procède à l’installation d’une nouvelle cloche nommée : Michel, Marie, Joseph, Madeleine, fabriquée à Villedieu dans la Manche.